lundi 31 janvier 2011

Les origines des stéreotypes sur les Français


INTRODUCTION
En sociologie le stéréotype prend la forme d'une opinion généralisée et concerne, le plus souvent, un type d'individu, un groupe ou une classe sociale.
L'usage du stéréotype revient à se passer de la réflexion, car il est basé sur des a priori. Ainsi, l'image que le stéréotype donne du sujet tient réellement de la réputation de ce dernier et non pas de faits avérés et/ou prouvés. Le stéréotype est donc souvent une prise de position simpliste et très conventionnelle, pour ne pas dire banale, qui repose sur des « on dit » et non sur des fondements réfléchis et argumentés. Le stéréotype permet aussi de se mettre en valeur par rapport à un groupe dont le stéréotype se voit attribuer des défauts complémentaires aux qualités revendiquées par les premiers. Les stéréotypes les plus « puissants » sont ceux répandus par les médias, très souvent ils concernent des individus d’autres classes sociales, origines ou peuples que celle dont se revendique le média concerné.
LES ORIGINES HISTORIQUES DES STEREOTYPES SUR LES FRANÇAIS
-          Les Français sont efféminés : Au 18eme siècle, les Français voyagent dans le monde entier, et c'est tout un mode de vie qui les accompagne et qui transforme l’aristocratie internationale ; il convient dorénavant de porter des vêtements français dont les chamarrures et les dentelles contrastent avec les austères tenues noires d'autrefois ; la cuisine française envahit aussi les maisons de noblesse, puis c'est la bourgeoisie qui se laisse gagner ainsi que les classes populaires. L'image du Français apparaît ainsi, comme une sorte de négatif de la virilité. Cette opposition s'enracinera au fil du temps dans l'inconscient collectif, atteignant son paroxysme dans la seconde moitié du XX° siècle. Les étrangers voient la France comme une société moderne et policée, mais ce qui est raffinement lorsqu'on évoque la France - cuisine, mode, monuments, littérature, etc. - devient maniérisme et préciosité si l'on se réfère à ses habitants. Honteux de la piètre représentation qu'ils estiment donner de leur pays à travers leurs émigrés, les étrangers n'hésitent pas à forcer le trait pour se dépeindre grossiers et incultes, par comparaison avec des Français maitres d'élégance.

-          Les Français sont arrogants : Au debut du 20eme siècle les étrangers se trouvent tout naturellement conduits à ironiser sur la "grandeur" française, plus insupportable encore puisque les preuves de leur propre "infériorité" ne manquent pas : à quelques exceptions près, leur pays est resté à l'écart de la révolution industrielle, le système politique sombre peu à peu dans l'anarchie, l'ancienne puissance militaire n'existe plus, et ce n'est pas la désastreuse aventure marocaine qui rétablira un prestige durement entamé.
Les étrangers croisent sur leur chemin des touristes français en mal d'exotisme bon marché, et cette nouvelle situation engendre de nombreux reproches : les Français nous méprisent, ils nous traitent comme des domestiques, ils nous imposent leur forme de vie.

-          Les Français ne nous connaissent pas : Les écrivains français du XIX° siècle, Théophile Gautier, Prosper Mérimée, Chateaubriand, etc., décrivent le monde  réduit au triptyque des héros romantiques - bandits d'honneur, généraux et poètes -, pourtant, ce monde là, n'existe pas seulement dans l'imagination ou les yeux des voyageurs ; elle correspond aux attentes de ceux-ci, ravis d'un dépaysement à bon compte
-          Les Français, et les Françaises, sont dépravés : La dimension universelle ainsi que la propagation des idées des lumières et donc du libertinage au  XVIII° siècle, n'a pas eu pour seul effet de modifier les modes vestimentaires; c'est une mutation plus profonde qui bouleverse les sociétés urbaines, et en particulier les comportements féminins, la pruderie et la retenue d'autrefois cédant la place à une hardiesse, une dissolution des mœurs, diront certains qui l'imputeront bien volontiers à la mauvaise influence française. La France est volontiers présentée comme berceau du libertinage, ce qui permet au pouvoir d'assimiler le libre exercice des droits politiques et sociaux au dévergondage ; les étrangers éprouvent alors une espèce d'attraction morbide pour leur voisin français : l'on visite Paris, sous prétexte d'ethnologie, pour soi-disant y constater l'étendue du mal et rendre grâce au ciel d'en avoir été préservé et ainsi conforte l'image d'une France pécheresse.

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